Soul – Un film Pixar sympathique – Critique

par | Fév 27, 2021 | Critiques

Soul était un film que j’attendais beaucoup. Nouveau film d’animation du studio Pixar, il promettait d’être une belle expérience au cinéma. Malheureusement, avec la situation de pandémie, le long-métrage a été placé directement sur Disney+. Si ne pas voir Soul sur grand écran était un vrai bémol, le film est un très bon moment à passer en famille.

Affiche du film SoulSoul raconte l’histoire de Joe Gardner, un professeur de musique passionné de jazz. Son rêve: jouer dans le meilleur club de Jazz de New York. Mais, au moment où l’opportunité de réaliser son rêve se présente, un accident provoque sa mort. Il se retrouve projeté dans une zone de l’au-delà (le « Grand Avant »), où les nouvelles âmes acquièrent leur caractère et leur personnalité, avant d’être envoyées sur Terre. Déterminé à reprendre le cours de sa vie, Joe va collaborer avec 22, une âme qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine…

Un studio culte

Pixar est un studio d’animation qu’on ne présente plus. Depuis ses débuts, l’entreprise a prouvé son talent et sa créativité avec de nombreux films, aujourd’hui considérés comme cultes.

Si cette réputation élogieuse est de plus en plus remise en question ces dernières années, notamment depuis le rachat de l’entreprise par Disney en 2006, Pixar reste un studio avec de grandes compétences et une patte bien particulière.

Soul est réalisé par Kemp Powers et Pete Docter. Ce dernier est un des réalisateurs les plus réputés de chez Pixar. En effet, il a été à la barre de plusieurs films cultes du studio:

  • Monstres & Cie (2003).
  • Là-Haut (2009).
  • Vice Versa (2015).

Avec Soul, l’intention était de raconter le parcours d’un personnage passant de la vie à la mort de façon soudaine. La volonté du protagoniste de retrouver à tout prix sa vie perdue engendre toutes sortes de questionnements: Qu’est-ce qui nous motive à vivre? Qu’est-ce qui fait que nous sommes prêts à lutter pour ne pas mourir? Qu’est-ce qui donne son sens à la vie?

Un des gros défis pour Docter est son équipe a été de trouver un moyen de représenter des idées aussi abstraites que l’au-delà, les âmes, ou l’inconscient.

Pixar, champion de l’animation

Dès les premières minutes, le spectateur se retrouve impressionné par une animation fabuleuse. Pixar nous rappelle rapidement l’étendue de son savoir-faire dans ce domaine. Très fluide et détaillée, l’animation est un plaisir à regarder, tant l’univers qu’elle dépeint semble presque palpable.

Dans son histoire, Soul met en scène deux mondes: la Terre, et le « Grand Avant ». Pete Docter et son équipe semblent s’être amusés à représenter deux espaces très différents esthétiquement. Et le résultat est magnifique.

La terre

Le film s’ouvre dans un New York très coloré. La mise en scène se montre dynamique, afin de se calquer sur l’enthousiasme et l’empressement du personnage principal, ainsi que sur la vie trépidante de la ville.

Afin d’accompagner le rythme de cet environnement, le musicien Jon Batiste livre une partition de Jazz très dynamique. Cela permet de se rapprocher du personnage de Joe, qui est constamment entouré de musique.

Le Grand Avant

Mais, une fois que Joe meurt, l’ambiance change radicalement. Le chaos de la vie quotidienne laisse place à une ambiance bien plus calme. La réalisation se montre donc plus posée, plus contemplative. Le Grand Avant se présente comme un espace abstrait, où les âmes sont ramenées à des formes simples, sans contours nets. En sachant que ce genre de modélisation représente un grand défi technique, il convient, encore une fois, de saluer la prouesse technique de l’équipe du film.

Pour marquer le changement d’ambiance, la musique change également. Interviennent alors Trent Reznor et Atticus Ross. Le choix est surprenant, les deux compositeurs étant connus pour avoir signés les bande originales de certains thrillers de David Fincher (The Social Network, Gone Girl). Et ils ont fait un travail remarquable sur Soul. Ils ont créé une ambiance sonore propre à l’au-delà, avec des sons synthétiques. Il en ressort une musique tour à tour joyeuse, envoûtante et inquiétante.

La bande originale du film, en plus de servir l’histoire et la réalisation, se révèle être un plaisir pour les oreilles.

Des personnages opposés

Lorsqu’il s’agit de faire évoluer un protagoniste, Pete Docter a recours à une technique très efficace: le forcer à s’associer avec un autre personnage, qui lui sera foncièrement opposé. Cela s’observe dans plusieurs de ses longs-métrages. Par exemple, dans Vice-versa, le réalisateur associe les émotions Joie et Tristesse, afin qu’elles collaborent, et qu’elles évoluent ensemble.

Dans Soul, il s’agit de l’opposition entre Joe et 22. Le premier veut absolument retrouver sa vie, alors que 22 ne veut pas faire l’expérience de vivre. Dans leur opposition, les personnages se complètent d’une belle manière, permettant à chacun des deux de voir la vie d’une manière différente. La relation entre les deux est très agréable à suivre, pleine d’un humour efficace et très bien dosé.

Le film est très rythmé. Le scénario met en place de multiples rebondissements qui sont très plaisants à suivre. Bref, devant Soul, on ne s’ennuie pas.

Profondeur vs exécution

Cependant, si Soul contient son lot de belles idées, il a du mal à les traiter en profondeur. On sent l’envie de Pete Docter et de Kemp Powers de faire un film traitant d’une multitude de sujets (la mort, la valeur de la vie, l’accomplissement personnel). Mais, avec une exécution trop rapide, le film fait sauter les personnages de rebondissement en rebondissement, sans laisser le temps à certaines idées de mieux se développer. Résultat: beaucoup de concepts très intéressants se retrouvent traités trop rapidement, et perdent malheureusement en profondeur et en complexité.

J’ai également beaucoup de mal avec la fin du film, qui me paraît trop facile et ne semble pas vouloir assumer la dimension tragique du récit.

Globalement Soul est un film Pixar très sympathique. Mais malgré sa réussite technique, sa bande originale brillante et ses personnages attachants, le long-métrage n’a que peu de temps pour traiter toutes les belles idées qu’il veut mettre en avant. Il en résulte un sentiment d’inachevé, comme si le long-métrage n’était pas allé assez loin. Je recommande tout de même Soul, qui reste un divertissement très plaisant. À voir sur Disney+.

François Pintado

Rédacteur

Le cinéma est une de mes grandes passions. Je prends plaisir à écrire pour donner mon point de vue sur différents sujets propres à ce domaine, comme les films et l’industrie qui les entoure.

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