Minuit dans l’univers – George Clooney en pilote automatique – Critique

par | Jan 30, 2021 | Critiques

Sorti sur Netflix en décembre dernier, Minuit dans l’univers a rencontré un grand succès. Avec George Clooney au casting et à la réalisation ainsi qu’une bande-annonce intrigante, ce film de science-fiction avait attisé mon intérêt. Cependant, le long-métrage s’est vite avéré être une amère déception.

Minuit dans l’univers est l’adaptation du livre du même nom, écrit par Lily Brooks-Dalton.

En 2049, la Terre a été ravagée par une mystérieuse catastrophe. Augustine Lofthouse (George Clooney), un scientifique renommé, travaille seul dans un observatoire situé dans le cercle arctique. Il fait son possible pour établir un contact avec des survivants.

En parallèle, dans l’espace, un vaisseau spatial tente de revenir sur Terre après une mission de plusieurs années. Son équipage n’est donc pas au courant des événements qui se sont déroulés sur leur planète natale. Lofthouse tente de les contacter, en vain. Afin de communiquer avec l’équipage du vaisseau, il va se lancer dans un périple vers une autre base…

Si George Clooney est très connu en tant qu’acteur, sa carrière en tant que metteur en scène s’est faite de manière plus discrète. Il n’est pas un débutant à ce poste, puisque Minuit dans l’univers est sa septième réalisation. Je ne suis d’ailleurs pas très friand de son travail. J’ai par exemple été déçu par ses longs-métrages les plus récents: Monuments Men (2014) et Bienvenue à Suburbicon (2017). Néanmoins, j’étais très curieux de voir ce que Clooney allait faire à la barre d’un film de science-fiction.

Mais le visionnage de Minuit dans l’univers m’a fait l’effet d’une douche froide.

Un début prometteur

Pourtant, le début du film était prometteur. Directement, le spectateur se retrouve plongé dans une ambiance de fin du monde. Clooney introduit le personnage d’Augustine Lofthouse, seul, en errance dans un observatoire vide. Pendant les premières minutes, le réalisateur prend le temps de montrer le quotidien du scientifique, teinté de solitude et de mélancolie. La séquence est efficace, renforcée par la bande originale composée par Alexandre Desplat.

Des péripéties à foison

Mais, une fois les enjeux installés, le film montre vite ses limites. Le scénario va alors mettre les personnages à l’épreuve avec de nombreuses péripéties. Ainsi, pendant que Lofthouse affronte le grand froid pour trouver une autre base, l’équipage du vaisseau va faire face à des dysfonctionnements techniques et à des pluies d’astéroïdes.

Cependant, alors que les péripéties s’enchaînent, elles se révèlent vite inconséquentes. Les personnages les affrontent les unes après les autres, sans que cela n’impacte réellement le récit. Ils évoluent donc peu, et semblent juste attendre le prochain obstacle qui voudra bien tomber sur eux. Malgré l’implication des acteurs, le long-métrage peine à créer un attachement aux différents protagonistes.

Malheureusement, cet enchaînement de péripéties peu significatives se fait au détriment de ce que le film essaie de raconter. On sent l’envie de Clooney d’amener un message écologique, de parler d’humanité et de survie. Mais le long-métrage ne se donne pas le temps d’aborder en profondeur ces différentes thématiques. Résultat: l’ensemble sonne creux et donne l’impression de tourner en rond. L’ennui pointe donc vite le bout de son nez.

Une réalisation banale

L’intérêt de Minuit dans l’univers ne réside donc pas dans son scénario. Malheureusement, la réalisation ne relève pas vraiment le niveau.

La mise en scène de Clooney semble peu inspirée. Tout donne l’impression d’avoir été déjà vu ailleurs, et souvent en mieux. Ainsi, les séquences dans l’espace ressemblent beaucoup à celles de Gravity (2013), mais en moins abouties et prenantes. Si le long-métrage arrive à proposer certains plans magnifiques, le tout manque de créativité et n’arrive jamais à s’extirper des idées visuelles déjà établies par d’autres films de science-fiction bien meilleurs.

Malgré un budget de 100 millions de dollars, les effets spéciaux sont d’une qualité en dents de scie. Si certains sont réussis, d’autres sont très (trop) visibles. Résultat : cela diminue l’impact de certaines scènes, qui perdent en crédibilité.

Minuit dans l’univers est donc une immense déception. Pendant le visionnage, une question m’est régulièrement revenue en tête: Qu’est-ce qui a motivé Clooney à se lancer dans ce projet? Tout semble plat, déjà vu et convenu, comme si le film avait été fait en pilote automatique. Si certaines choses sont plutôt réussies (certains plans magnifiques, la musique de Alexandre Desplat), l’ensemble résulte en un long-métrage indigeste et souvent ennuyeux. Je ne recommande donc pas ce film.

Fiche d'informations du film

Affiche du film Minuit dans l'univers, réalisé par George ClooneyTitre : Minuit dans l’univers

Titre original : The Midnight Sky

Genres: Drame, Science-Fiction

Réalisateur: George Clooney

Scénariste : Mark L. Smith, d’après le roman de Lily Brooks-Dalton

Acteurs : George Clooney, Felicity Jones, David Oyelowo

Photographie: Martin Ruhe

Musique: Alexandre Desplat

Durée : 1h58

Date de sortie : 23 décembre 2020

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