Les Trois Mousquetaires: Milady – Un ratage total – Critique

En avril dernier, Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan est sorti en salles. L’intention: adapter en deux films le récit de Dumas. Mais le résultat peinait à convaincre à cause de scènes d’action ratées et de personnages laissés sur le carreau au profit de péripéties artificielles. Malgré cela, le film pouvait compter sur un casting convaincant. Ce mois-ci sort la deuxième partie, intitulée Les Trois mousquetaires: Milady. Cette suite relève-t-elle le niveau pour conclure le dyptique avec panache? Malheureusement, c’est une énorme douche froide qui attend le spectateur au tournant.

C’est sur un récapitulatif du film précédent que s’ouvre cette seconde partie. Constance Bonacieux (Lyna Khoudri) ayant été enlevée, D’Artagnan (François Civil) se lance dans une quête périlleuse pour la sauver. Il va être contraint de s’allier à la mystérieuse Milady de Winter (Eva Green).

Dans ce second volet, Les défauts que l’on pouvait reprocher à son prédécesseur sont amplifiées à l’excès. Pour stimuler le spectateur, le film abuse et surabuse de péripéties sans autre impact que de dynamiser le récit. Comme dans le premier opus, le développement des personnages en pâtit grandement. Conditionnée par des rebondissements fréquents et artificiels, l’écriture semble souvent bâclée, et balade les personnages à travers le récit, mais sans leur amener la moindre consistance. Dès lors, l’implication émotionnelle est aux abonnés absents. Les acteurs, beaucoup moins convaincants que dans la première partie, semblent se dépatouiller avec un scénario qui n’a que peu de temps à leur offrir.

Des scènes d’action toujours ratées

Concernant les scènes d’action, Martin Bourboulon conserve le parti pris du premier film : tourner les combats en plan-séquence. Le résultat est du même niveau : brouillon, et par moments illisible. Le mouvement perpétuel de la caméra autour des protagonistes empêche celle-ci de s’attarder sur le moindre geste des chorégraphies.

De ce naufrage, on pourra sauver certaines interactions réussies entre les mousquetaires, quelques lignes de dialogues qui font mouche, ou encore la musique de Guillaume Roussel qui insuffle de temps en temps quelques bribes d’émotion. Mais tout cela est noyé dans un film qui prend l’eau de tous les côtés.

Une fin ouverte

Lors de sa dernière séquence, le long-métrage nous réserve une (mauvaise) surprise de taille. En effet, il se conclut sur une fin ouverte, mise en scène comme un cliffhanger. Une porte d’entrée vers un troisième volet si le deuxième fonctionne au box-office ? Une stratégie très étrange, qu’il va être difficile de saluer, au vu de la dégringolade qualitative de ce deuxième opus.

Si la première partie peinait à convaincre, sa suite persiste et signe dans tous les pires travers. Scènes d’action ratées, personnages laissés de côté, écriture bâclée… Difficile de voir le positif dans cette (fausse) conclusion, qui rate le coche à tous les niveaux.