Boîte noire – Un thriller au suspens ravageur – Critique

Sorti cette semaine dans les cinémas, Boîte Noire est un thriller français où l’on suit une enquête sur le crash d’un avion. Réalisé par Yann Gozlan, le long-métrage est très réussi, notamment grâce à un suspens diablement efficace et un excellent casting.

Avec Boîte Noire, Yann Gozlan signe son quatrième film. N’ayant pas vu les précédents longs-métrages du cinéaste français, je suis allé voir son nouveau film avec une grande curiosité. Et je n’ai pas été déçu.

Qu’est-ce qui a provoqué le crash du vol Dubaï-Paris? C’est la question à laquelle doit répondre le Bureau d’Enquête et d’Analyse (BEA), qui est chargé de comprendre les catastrophes aériennes. Mathieu (Pierre Niney), un acousticien, écoute sans relâche les boîtes noires retrouvées sur le lieu du crash pour comprendre ce qui s’est passé. S’agit-il d’une erreur du pilote, d’une défaillance technique ou bien encore d’un acte terroriste ? Autant d’interrogations auxquelles Mathieu devra répondre dans un climat de pression immense…

Dès les premières minutes, le film plonge le spectateur dans le monde de l’aviation, avec un plan-séquence des plus ludiques. Exécutant un travelling arrière dans un avion, la caméra montre le cockpit, traverse les différentes classes de passagers, et s’arrête à l’arrière, au niveau des boîtes noires. Ce plan permet donc d’exposer rapidement et clairement la composition de l’appareil, élément important pour l’enquête du crash qui va suivre.

Dans la tête du personnage principal

Après cette introduction rondement menée, le long-métrage va suivre le point de vue de Mathieu. Pierre Niney, excellent, interprète avec finesse ce personnage. Le comédien arrive, en un rien de temps, à rendre le protagoniste sympathique et attachant.

Le travail du son, très réussi, donne l’impression au spectateur d’être dans la tête de Mathieu, alors qu’il écoute les enregistrements récupérés dans les boîtes noires, encore et encore. En dehors de ces pistes sonores, les indices sont peu nombreux, laissant une grande marge d’interprétation quant aux causes du crash. Indécis, Mathieu explore différentes pistes, émettant de nombreuses hypothèses. Mais il ne trouve que peu de preuves pour soutenir ses interprétations. Et quand ces dernières impliquent les hautes sphères de l’aviation, les choses vont se compliquer pour Mathieu…

Une enquête mouvementée

Et c’est là que le film tire son épingle du jeu. Car ce personnage obsédé par son enquête et assailli par les doutes amène également le spectateur à douter. Mathieu a-t-il raison? Où est-il devenu paranoïaque? S’enfonce-t-il dans l’erreur? Le doute du spectateur se renforce en voyant les collègues et supérieurs du personnage lui opposer des arguments très pertinents, comme l’absence de preuves réellement tangibles pour soutenir ses hypothèses.

Apparaissant d’abord comme sympathique et compétent, le personnage ne sera pas épargné par les péripéties d’un récit où le doute règne. Comme Mathieu, le spectateur devient obsédé par l’enquête, avec le besoin d’en savoir toujours plus. Car la  même question demeure: le protagoniste a-t-il raison, ou fait-il fausse route?

C’est avec ce scénario bien construit et ce personnage principal ambigu que Yann Gozlan arrive à installer un vrai suspens, qui grimpe au fil du long-métrage. Le film est donc très prenant et baigne dans une ambiance très sombre, soutenue par les compositions très efficaces de Philippe Rombi.

Boîte Noire est donc une grande réussite. Porté par un Pierre Niney en grande forme, le film nous emmène au cœur d’une enquête chaotique, où le doute est omniprésent. Les rebondissements s’enchaînent, la tension monte… Le long-métrage tient en haleine jusqu’à une résolution poignante. On ressort de la salle avec le sentiment de n’avoir pas vu le temps passer.