Avatar: La Voie De L’Eau – Une recette inchangée – Critique

Treize ans après le succès d’Avatar, James Cameron est de retour avec Avatar: La Voie de l’eau. Mais les ambitions du réalisateur ne s’arrêtent pas là, car il prévoit trois autres suites, qui sortiront dans les prochaines années. Une entreprise colossale pour le cinéaste de 68 ans. Les spectateurs n’ont pas fini d’entendre parler de la planète Pandora… En bien ou en mal.

Une longue attente

Il aura fallu attendre treize années pour voir Avatar: La Voie de l’eau débarquer dans les salles de cinéma. Car contrairement à de nombreuses franchises de films actuelles, Cameron a entrepris d’achever les scénarios des quatre suites avant de se lancer dans les tournages. Une manière de procéder rassurante, qui laisse supposer une planification et une cohérence rigoureuses des arcs de personnages au fil des opus. Pour l’élaboration des scripts, le cinéaste s’est entouré d’une équipe de scénaristes.

Mais il n’y a pas que la mise en place des récits de cette saga qui a pris du temps. Comme souvent dans sa filmographie, Cameron a souhaité relever de nouveaux technologiques pour pousser toujours plus loin la performance capture et la 3D.

Jake Sully et Ney’tiri ont formé une famille et font tout pour rester aussi soudés que possible. Mais lorsqu’une ancienne menace réapparait, ils sont contraints de quitter leur foyer et d’explorer les différentes régions encore mystérieuses de Pandora…

Que vaut Avatar: La Voie de l’eau?

Il est intéressant de constater que ce second opus connaît une réception critique et publique très similaire à l’original. En effet, les aspects techniques du film sont applaudis. Mais concernant le scénario, les critiques sont nombreuses. Et cette fois à juste titre.

Comme le premier volet, cette suite repose sur un scénario simple, aux tenants et aboutissants prévisibles, sûrement dans une volonté d’efficacité. Cependant, la sauce prend moins bien que pour son prédécesseur. Car ce second opus n’est pas juste un nouveau long-métrage, mais bel et bien une rampe de lancement vers une saga plus vaste, avec trois autres films à la clé. Cameron met donc les bouchées doubles pour introduire de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux et de nouveaux environnements.

De plus, il faut relancer de nouvelles intrigues, qui se poursuivront dans les volets à venir. Mais il faut aussi respecter une importante règle des suites à Hollywood: fournir un spectacle plus impressionnant que son prédécesseur, avec des enjeux démultipliés.

De trop nombreux personnages

C’est donc avec toutes ces contraintes que Cameron doit jongler. Et ceux qui en pâtissent le plus, ce sont les personnages. Avec de nombreux protagonistes à faire évoluer, le film peine à les caractériser, et a finalement peu de temps à leur accorder individuellement. Il en va de même pour les thématiques, comme l’écologie, la colonisation, qui ne sont abordées qu’en surface. De plus, les facilités scénaristiques pour faire avancer le récit sont légion.

La première heure d’Avatar: La Voie de l’eau est symptomatique des contraintes narratives évoquées. Pressé de dépasser son introduction, le film semble dérouler son intrigue en accéléré. Heureusement, dès la deuxième heure, la dynamique change. Cameron ralentit le rythme et laisse la part belle à l’exploration des espaces marins de Pandora. C’est le moment où ces séquences de découverte vont prendre le dessus sur la narration trop accélérée de la première heure. Comme les protagonistes, les spectateurs découvrent avec émerveillement les fonds marins de Pandora. Le spectacle est total, introduisant les personnages dans un nouvel environnement.

Tout cela mène au climax du film: un enchaînement de scènes d’action et de tension d’une grande efficacité. Malgré son aspect caricatural, le scénario arrive à injecter ce qu’il faut pour que les enjeux soient intenses.

Peu de nouveautés

Avec treize ans entre cette suite et le film original, les attentes étaient élevées concernant les nouveautés (visuelles ou narratives) que Cameron amènerait dans cette suite. Malheureusement, le long-métrage semble trop se reposer sur les acquis du premier. Au delà des avancées technologiques très impressionnantes, le film fait avancer sa narration sur un chemin trop balisé et sans surprise. On espère donc que les prochaines suites sauront raconter leur histoire de manière moins convenue.

Avatar: La Voie de l’eau est donc une expérience cinéma globalement positive, malgré un scénario qui semble un peu trop compter sur les futures suites pour davantage développer les nombreux personnages. Visuellement le film impressionne et va encore plus loin dans son expérience d’immersion sur Pandora.