Avatar – En immersion sur Pandora – Critique

À sa sortie en 2009, Avatar de James Cameron (Terminator, Titanic) a rencontré un succès colossal. Son box-office: 2,7 milliards de dollars. Alors que sa suite sort dans les cinémas ce mois-ci, il est temps de revenir sur ce premier film. La planète Pandora nous attend pour une expérience des plus immersives.

Avatar est un projet sur lequel James Cameron a travaillé pendant des années. En effet, en 1994, avant le début de la production de Titanic, le cinéaste tend à son producteur John Landau un traitement de scénario pour un futur film. Cependant, le projet nécessite une utilisation massive de l’image de synthèse pour ses environnements et certains de ses personnages. Les technologies de l’époque n’étant pas assez avancées selon Cameron, le projet est remis à plus tard. Dans les années 2000, l’animation des personnages en images de synthèse connaît de notables améliorations. Le moment est alors venu de faire son nouveau film: Avatar.

Il faut attendre décembre 2009 pour voir le blockbuster de Cameron débarquer dans les salles obscures. Avec un budget de 237 millions, le film récolte 2,7 milliards de recettes mondiales. Au fil du temps, les ressorties cinéma du long-métrage ont fait monter ce box-office à 2,9 milliards.

Le film suit l’histoire de Jake Sully, un ancien marine paralysé qui est envoyé sur la lointaine planète Pandora pour y incarner un avatar, un corps biologique contrôlé par l’esprit humain. Là-bas, il découvre une communauté d’êtres humanoïdes appelés les Na’vi et se lie d’amitié avec eux. Mais lorsque les intérêts de l’entreprise qui l’envoie entrent en conflit avec ceux des Na’vi, Jake doit choisir de quel côté il se rangera…

L’immersion du spectateur

Un important défi à relever était de créer une expérience d’immersion dans le monde de Pandora. Aux côtés de Jake Sully, le spectateur découvre cet univers impressionnant, avec une caméra qui combine des panoramas de grande ampleur à une vision à hauteur d’homme. Treize ans après la sortie du film, celui-ci est toujours un régal pour les rétines. C’est avec fascination que le spectateur observe cet univers foisonnant. Conçus en images de synthèse, les environnements de Pandora atteignent un photoréalisme stupéfiant, notamment grâce à un grand soin des détails. Le travail des textures, de l’animation, les spécificités de la faune et la flore, de la langue Na’vi… On ne doute donc à aucun moment de la crédibilité de ce peuple et de ses coutumes.

Acteurs et performance capture

L’autre grand défi du film était de donner vie à des créatures entièrement en images de synthèse, et de leur permettre d’être au premier plan du film. Pour cela, Cameron a utilisé un procédé appelé performance capture. Le principe : les acteurs sont couverts de capteurs placés sur des combinaisons moulantes et sur leurs visages. De plus, ils sont filmés par des caméras à quelques centimètres de leur tête. Lors de la post-production, les personnages en images de synthèse sont animés par rapport aux expressions du visage des acteurs. Après le visionnage de film, force est de constater que le résultat n’a pas perdu de sa superbe. Les Na’vi semblent bien réels à l’écran, avec leurs yeux expressifs. Leur manière de bouger et d’évoluer dans leur environnement impressionne.

Un récit universel

Si les prouesses visuelles du film sont globalement reconnues, les critiques sont beaucoup plus vives concernant le scénario. Celui-ci est souvent jugé comme étant prévisible, caricatural et déjà vu. En effet, James Cameron ne réinvente pas la roue, l’histoire du film utilisant des bases scénaristiques communes à des milliers de récits. Il semble cependant réducteur de résumer Avatar de cette façon, car la trame du film ne représente qu’un tramplin vers un gigantesque spectacle visuel et narratif.

Grand spectacle et émotion

Simple mais solide, le scénario du film va à l’essentiel et permet à toutes les parties prenantes de s’accomplir avec brio. Que ce soient les acteurs, les équipes des effets spéciaux ou encore les magnifiques compositions musicales de James Horner, tout s’imbrique pour insuffler de l’émotion à ce voyage de découverte. D’ailleurs, Cameron en profite pour aborder de nombreuses thématiques, comme l’écologie, la colonisation, mais surtout, le lien qui nous unit à la nature.

Les enjeux mis en place se concrétisent dans une bataille finale épique, dans laquelle le réalisateur montre tout son savoir-faire dans la construction de scènes d’action de grande ampleur. Émotion, immersion et grand spectacle sont au rendez-vous, pour notre plus grand plaisir.

La grande force d’Avatar, c’est de parvenir à faire oublier sa performance technique au profit de l’immersion et de l’émotion dans cet autre univers. C’est donc un blockbuster rondement mené que réalise James Cameron, même treize ans après sa sortie.