Rebel Moon – Partie 1: Enfant du feu – Critique

En 2012, alors que Lucasfilm vient de se faire racheter par Disney, Zack Snyder (300, Watchmen) propose une idée de film à l’ancienne entreprise de George Lucas. Une histoire se déroulant dans l’univers de Star Wars. Mais cet ambryon de projet n’ayant pas été validé, son développement n’ira pas plus loin. Des années plus tard, cette histoire deviendra Rebel Moon, un long-métrage disponible exclusivement sur Netflix. Réalisé par Zack Snyder, Rebel Moon est la première partie d’un diptyque. Réussite ou ratage ?

Pour Netflix, Rebel Moon – Partie 1: Enfant du feu est le potentiel départ d’une nouvelle franchise. Les deux long-métrages ont été produits avec un budget de 166 millions de dollars. Si le succès est au rendez-vous, le récit et l’univers pourraient se voir explorés pendant de multiples films. 

Une paisible colonie sur une lune lointaine est soudain menacée par les armées d’un tyran et place tous ses espoirs de survie entre les mains d’une mystérieuse inconnue…

Les enjeux sont donc élevés autour de ce film, qui doit introduire efficacement le nouvel univers de Zack Snyder. Rebel Moon – Partie 1 : Enfant du feu est-il une bonne entrée en matière ? Malheureusement, le long-métrage est raté sur bien des aspects.

Un empilement de clichés

Visuellement et scénaristiquement, le nouveau film de Zack Snyder est traversé par deux références principales, qui sautent aux yeux : Star Wars et Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa. Mais au lieu d’utiliser ces oeuvres comme inspiration pour créer un univers et une histoire qui sortent du lot, le long-métrage semble compiler tous les clichés possibles et s’enfoncer dedans. Le spectateur reçoit donc un rappel constant que les films auxquels Snyder rend hommage étaient bien meilleurs.

C’est du côté du scénario que le bât blesse particulièrement. Avec un univers et de nouveaux personnages à introduire, le script enchaîne les passages obligés, incapable de sortir des sentiers battus. Le récit n’est d’ailleurs pas aidé par des personnages qui se rapprochent le plus de coquilles vides que de vrais êtres humains impactés par les conflits de leur univers. Avec ces protagonistes à peine caractérisés, les acteurs semblent faire ce qu’ils peuvent, dans des performances sans éclat.

Ce n’est donc pas du côté du scénario que l’on verra Rebel Moon briller. Mais pas non plus du côté de la réalisation, d’ailleurs. Si l’aspect visuel est en général le point fort des films de Zack Snyder, le résultat semble ici peu inspiré. Le cinéaste récupère les tics de réalisations qui ont parsemé sa filmographie: des ralentis, des jeux avec la profondeur de champ et le flou et une palette de couleurs désaturée. Si le réalisateur arrive à mettre en images quelques jolis plans bien composés, le visuel semble peu marquant, noyé par les longs-métrages qui ont inspiré Snyder.

Une version longue de Rebel Moon

Avant même la sortie du film, Zack Snyder avait annoncé qu’il en existait deux versions. Une version tous publics (diffusée actuellement sur Netflix) et une version longue classée R (donc déconseillée aux moins de 17 ans). D’après les déclarations du cinéaste, cette version rallongée, plus en phase avec sa vision, durerait une heure de plus, et serait disponible sur la plateforme de streaming dans le courant de l’année 2024.

Dans le cas de Rebel Moon, la sortie d’une version longue laisse perplexe. Car cela donne l’impression que le film sorti en cette fin d’année n’est qu’un brouillon. Une esquisse, afin de faire patienter le spectateur jusqu’à l’arrivée de la version complète. 

Rebel Moon – Partie 1: Enfant du feu échoue sur tous les plans. Une introduction bâclée, un univers et une histoire qui ne parviennent pas à dépasser leurs références, une réalisation peu inspirée… Peu de choses pour inspirer confiance pour la seconde partie. Celle-ci, intitulée Rebel Moon – Partie 2: L’Entailleuse, sortira le 19 avril prochain sur Netflix.