Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan – Critique

Texte culte d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires a été adapté de nombreuses fois pour le cinéma et la télévision. Cette année, c’est au réalisateur français Martin Bourboulon de s’appliquer à cet exercice. Le projet affiche des ambitions qui attisent la curiosité: raconter l’histoire des mousquetaires en deux films, en ajoutant une touche de modernité au récit de Dumas et en proposant un blockbuster à la française. La première partie, intitulée Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan, est sortie en salles en avril 2023. Essai transformé ou déception?

Un pour tous, tous pour un!

C’est de mars à juillet 1844 qu’Alexandre Dumas publie Les Trois Mousquetaires sous forme de roman-feuilleton. Quatre mousquetaires sont au coeur du récit: D’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis. Au service de la couronne de France, le groupe va se lancer dans diverses aventures périlleuses. Ce qui importe dans le livre de Dumas, c’est l’histoire d’amitié qui relie ces quatre protagonistes. Avec ce roman rempli d’aventure et de suspens, les adaptations se sont multipliées, autant en France qu’à l’étranger.

Que vaut Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan?

Cette première partie de l’adaptation de Bourboulon possède certaines qualités. En effet, le long-métrage arrive à présenter des personnages attachants, grâce au travail des acteurs et à certains dialogues bien sentis.

Dans les bons points, on peut également citer la bande originale de Guillaume Roussel. Même si ce dernier semble s’être beaucoup inspiré du travail de Hans Zimmer, ses compositions accompagnent efficacement le film.

De manière générale, Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan est très divertissant, avec une photographie soignée. Grâce à un rythme effréné et à de nombreuses péripéties, le spectateur ne s’ennuie jamais.

Néanmoins, à côté de ces qualités, de gros défauts viennent plomber l’expérience.

Des scènes d’action ratées

Pour la plupart des scènes de combat, Martin Bourboulon et son équipe ont opté pour un parti pris: filmer l’action en plan-séquence, pour ajouter de l’immersion et moderniser la manière de mettre en scène les affrontements. Malheureusement, le résultat est raté. Les déplacements de la caméra, trop brusques, rendent l’action très peu lisible. Les chorégraphies de combat, apparemment travaillées pendant des mois, sont au final très peu visibles. L’action apparaît comme brouillonne et peu maîtrisée.

Un autre problème vient du traitement des personnages. En effet, malgré deux heures de film, le développement de ces derniers se révèle très superficiel. La faute à un scénario qui semble plus occupé à créer péripétie sur péripétie pour insuffler du rythme au long-métrage, quitte à en oublier ses protagonistes.

Si on ne s’ennuie pas devant Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan grâce à un rythme soutenu, le film se révèle quand même très pauvre sur bien des points. Avec un scénario qui a une fâcheuse tendance à laisser ses protagonistes sur le côté et des scènes d’action ratées, cette adaptation se révèle décevante. Le seconde partie, intitulée Les Trois Mousquetaires: Milady, arrivera-t-elle à redresser la barre? Réponse en décembre 2023.