Hollywood : La série qui réécrit le passé – Critique

« Et si vous pouviez réécrire l’histoire? » Cette phrase, présente sur les posters de la série Hollywood, donnait le ton sur son contenu: une réécriture du Hollywood de la fin des années 1940. Sortie début mai sur Netflix, cette mini-série a créé la controverse concernant les libertés prises par rapport à la réalité. Cependant, cette excellente série vaut le coup d’oeil grâce à une intrigue très bien menée, qui, si elle modifie la réalité, sert à questionner le cinéma d’hier comme celui d’aujourd’hui.

Hollywood est une mini-série de sept épisodes. Elle a été créée par Ryan Murphy et Ian Brennan. Ces deux scénaristes avaient déjà collaboré sur d’autres projets, comme The Politician ou encore Glee.

La série se situe quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale. De l’extérieur, Hollywood est une industrie qui fait rêver et attire des foules en quête de travail et de gloire. C’est un symbole plein d’espoir, donnant à chacun l’impression que devenir une star n’est qu’une question de temps. Dans ce contexte, le spectateur suit le parcours de plusieurs hommes et femmes déterminés à se faire un nom dans le monde du cinéma. Cependant, ils vont vite se rendre compte que la réalité est bien plus sombre et dure que ce qu’ils pensaient. Les personnages vont devoir faire face à la dure réalité du système hollywoodien…

L’histoire d’Hollywood réécrite

Autant le dire tout de suite, les spectateurs qui souhaitent un récit fidèle aux événements historiques de l’époque vont être déçus. À l’instar de Quentin Tarantino avec Once Upon A time in Hollywood et Inglorious Basterds, Hollywood réécrit l’histoire en imaginant une réalité alternative.

Avec cette démarche, la volonté de Ryan Murphy et de Ian Brennan n’est pas de raconter avec fidélité les histoires de cette époque. Au contraire, ils dirigent le spectateur et les personnages vers ce qu’ils considèrent comme leur version rêvée d’Hollywood. Une industrie où chacun est accepté à sa juste valeur, sans qu’il soit question de couleur de peau ou d’orientation sexuelle. Avec cette série, les deux showrunners livrent une lettre d’amour à l’industrie du cinéma, tout en ne se gênant pas pour pointer ses failles et les questionner. Se révélant de plus en plus optimiste au fil des épisodes, Hollywood est porteur d’un espoir très communicatif. Celui de voir cette industrie devenir plus ouverte et plus juste.

Pour que cette réécriture marche, les showrunners montrent en premier le côté très malsain de cette industrie. Les personnages, venus avec plein de rêves et d’espoir, se retrouvent confrontés, chacun de manière personnelle, aux règles de ce système. Les questions concernant le racisme, le machisme, la xénophobie et l’homophobie sont au coeur de la série. Avant de mettre en avant leur Hollywood idéal, les showrunners en montrent tous les travers.

La mise en avant des minorités

Depuis longtemps, Ryan Murphy crée des séries où il met en avant des minorités. Hollywood n’échappe pas à ce principe, puisque beaucoup de minorités ethniques, sexuelles et de genre font partie des personnages. Ils servent d’ailleurs activement les thématiques de progressisme et d’acceptation de la série.

Les nombreux personnages nous emmènent donc dans ce Hollywood fantasmé. La réalisation et les décors, magnifiques, nous aident à nous plonger dans cette histoire. Dans son intrigue, la série mélange avec brio les faits réels et inventés. Des personnalités ayant réellement existé côtoient les personnages fictifs. On y retrouve par exemple les figures emblématiques de Rock Hudson et Vivian Leigh. Les acteurs sont très bons, interprétants avec brio des personnages attachants, qu’on prend plaisir à suivre.

Cette réalité alternative permet d’amener des pistes de réflexions pour le spectateur. La série interroge l’histoire pour soutenir son message principal: la diversité est une force dont l’industrie du cinéma ne devrait pas se priver.

Une fin positive

La fin de la série, délivrant un message très positif, montre le Hollywood rêvé par les deux showrunners. Cette conclusion, pleine d’émotions, est très efficace à cause des obstacles que les personnages ont rencontré dans leurs parcours. Cependant, cette fin est beaucoup plus amère si on considère qu’aujourd’hui, on est encore loin de cette réalité. C’est là où cette fin positive nous rappelle que la série n’est qu’une version alternative de la réalité. Un rêve, qui n’existe que dans la tête de ses showrunners.

Hollywood est donc un doux rêve addictif, une visite dans une industrie du cinéma rêvée. Cette vision alternative questionne les bons et mauvais côtés de ce système, même si elle peut décevoir ceux qui s’attendaient à un récit plus fidèle à la réalité. Portée par une intrigue très bien écrite et un casting très réussi, la série parvient à captiver, passionner et émouvoir. Elle amène d’intéressantes réflexions à travers les parcours de protagonistes qui se battent pour un Hollywood meilleur, où chacun aura sa place. Si le message concernant l’inclusion peut sembler un peu niais, il fait beaucoup de bien dans le cadre de cette fiction. Pour moi, Hollywood est un coup de coeur. À voir sur Netflix.