Pirates des Caraïbes: La Revanche de Salazar – Critique

Jack Sparrow (Johnny Depp) vit des temps difficiles, n’arrivant pas à réitérer les actes audacieux qui faisaient sa réputation de pirate. Il se retrouve vite abandonné par son équipage. Mais ses problèmes deviennent de plus en plus graves quand le capitaine Salazar (Javier Bardem), un de ses plus vieux ennemis, s’échappe du triangle du diable et prévoit de tuer tous les pirates écumant les flots. Le seul espoir de Jack pour échapper à cet adversaire de taille est de trouver le trident de Poséidon, qui a le pouvoir d’annuler toutes les malédictions des océans…

2017 signe le retour sur grand écran d’une des franchises qui a le plus marqué mon enfance: Pirates des Caraïbes. L’idée de faire un film avec des pirates a été inspirée par une attraction Disney, qui s’appelait (vous l’aurez deviné) Pirates des Caraïbes.

Le premier long-métrage, titré Pirates des Caraïbes: La Malédiction du Black Pearl, sorti en 2003 et réalisé par Gore Verbinski, raconte les aventures de Jack Sparrow, interprété par Johnny Depp. Ce film a marqué mon enfance avec son univers de la piraterie à la fois dégoutant et fascinant. Les personnages sont très attachants et plutôt bien interprétés. La bande originale est très marquante et reste en tête bien après le visionnage du film. La musique, composée par Klaus Badelt avec l’aide de Hans Zimmer et de quelques autres compositeurs hollywoodiens, va rester comme l’une des grandes forces de la saga à venir. Le film marche très bien au box office, récoltant mondialement 654 millions de dollars de recettes.

Une saga en développement

Viennent ensuite deux suites, Le Secret du Coffre Maudit (2006) et Jusqu’au Bout du Monde (2007), qui reprennent l’histoire là où elle s’était arrêtée dans le premier long-métrage. Ces deux films ont étendu l’univers de la piraterie de manière intelligente et en se montrant très créatifs. Je trouve ces deux suites vraiment très bonnes, car elles ont su prendre des risques. Disney, studio producteur de la franchise, semble avoir laissé une liberté créative plutôt bienvenue au réalisateur Gore Verbinski et à son équipe. Pour ce qui est de la musique, exit Klaus Badelt et place à Hans Zimmer, qui compose pour les deux long-métrages des bandes originales magnifiques et marquantes.

Ces trois volets forment une trilogie que je trouve très réussie, qui a le mérite offrir une fin satisfaisante à l’histoire et aux personnages.

Mais quelques années plus tard, en 2011, sort le quatrième opus de la franchise, La Fontaine de Jouvence. Ce film voit le départ de Gore Verbinski pour l’arrivée de Rob Marshall à la réalisation. Même si ce volet est définitivement moins bon que les trois premiers volets, il reste de plutôt bonne facture. Le film est très sympathique, récupère avec brio certains personnages de la saga et nous offre une chasse au trésor plutôt plaisante sur une île. Son principal défaut, c’est qu’il ne sert pas à grand-chose, et ne fait rien avancer, juste une péripétie dans la longue vie pleine d’aventures de Jack Sparrow.

Pour ce qui est de la musique, Hans Zimmer revient et se montre moins inspiré qu’auparavant, mais offre malgré tout une OST dont on retiendra quelques thèmes.

Encore un nouvel opus

Puis, en mai 2017, un cinquième opus sort au cinéma. Deux nouveaux réalisateurs sont à la barre: Joachim Rønning et Espen Sandberg.

Pour être honnête, je ne trouve pas ce cinquième Pirates des caraïbes très bon. Mais il possède tout de même certaines qualités très appréciables.
La réalisation est plutôt bien menée, avec plein de plans magnifiques. Les effets spéciaux sont globalement réussis et donnent vie pour la cinquième fois à cet univers rempli de pirates et de malédictions. Les designs des créatures et des différents vaisseaux sont aussi une réussite, avec une mention spéciale pour celui de Salazar, qui s’avère très impressionnant.
Le film est rempli de blagues, plus ou moins bonnes, mais qui font parfois mouche. Les scènes d’action, bien que moins dynamiques que dans les autres films, demeurent efficaces.

Mais le film s’enfonce dans plein d’autres problèmes qui en font le métrage le moins réussi de toute la saga. Son scénario, son écriture des personnages ainsi que son rythme, le gâchent.

Pour commencer, le rythme du film est trop rapide. Les évènements s’enchaînent sans fin, sans laisser le temps au métrage de poser une ambiance, de bien introduire et développer ses personnages. Ces derniers en souffrent beaucoup dans leur écriture.

Des personnages maltraités

En termes d’écriture, de nombreux personnages sont maltraités. c’est le cas de Jack Sparrow. Il est placé au centre du film alors qu’il n’a presque pas d’utilité dedans. Le pire, c’est que le long-métrage aurait pu se dérouler sans lui sans que ça ne pose trop problème au script. Jack Sparrow fait donc de la figuration dans son propre film.

Les deux nouveau jeunes personnages, Henry et Carina, ne relèvent pas le niveau. Ils sont introduits de la pire manière possible, avec de l’exposition. Ils nous expliquent juste qui ils sont, sans nous le montrer. Ils n’ont pas de personnalité et sont juste là pour faire avancer le scénario.

Le personnage le plus maltraité, cependant, reste Salazar. Après une séquence plutôt efficace où l’on nous présente ce capitaine fantôme comme le méchant ultime, cet antagoniste n’arrive jamais à devenir menaçant et perd toute sa crédibilité vers la fin du film, la faute à un rythme trop rapide qui ne laisse que peu de temps au personnage pour montrer sa férocité et être iconisé correctement. Salazar est donc un méchant très mal exploité.

On sent que les scénaristes voulaient rattacher ce film aux trois premiers opus en y mettant des éléments et personnages de la saga pour relier le tout ensemble. Mais le long-métrage s’enfonce vite dans un grand nombre d’incohérences et de facilités scénaristiques qu’il est dur de laisser passer. Du côté de la musique, ce n’est pas la grande forme. Hans Zimmer étant parti vers d’autres horizons, Geoff Zanelli se retrouve à la barre du département musique de cet opus. Les thèmes musicaux de la saga y sont, mais le peu de nouveautés présentes sont peu marquantes et passables. Pas de nouvelle mélodie mémorable.

Ce cinquième film semble donc être le métrage de trop dans une saga qui aurait dû s’arrêter plus tôt. Oui, cette suite est divertissante, mais n’a finalement pas beaucoup plus d’utilité que le 4 et se borne à poursuivre les aventures des différents personnages, mais sans arriver à raviver la flamme qui faisait toute la saveur de la franchise.